C’est grave, Docteur ?!
1h54 du matin. (Encore) une nuit sans sommeil à veiller petite fleur qui est malade. Depuis une semaine, l’ange gardien de Violette est, manifestement, en vacances. Il doit, sans doute, se faire dorer la pilule du côté de Ko Phi Phi ou je ne sais quelle île paradisiaque du pays. Les conséquences de cette absence sont désastreuses : chutes répétées, piment mâché et avalé, fièvre, bronchite, rhinite et tutti quanti.
Ajoutez à cela un Kuhn Bastian sur les « dents » qui, après la rigueur et le pragmatisme allemand doit faire face à une désorganisation et une indolence toute thaïlandaise.
Résultat, je n’écris pas. Le stress bloque chez moi toute volonté créatrice et intellectuelle.
Ou bien, si, je vous écris, pour vous dire combien parfois cela peut-être dur de ne pas être chez soi avec des repères connus et à qui l’on peut faire confiance.
La peur de la maladie génère chez moi une angoisse sourde. Elle se tapie dans un coin de ma tête et aime à s’étendre jusqu’au tréfonds de mes entrailles. Comme il est bon pour elle de me torturer. Et depuis que l'on vit loin de la France elle s’en donne à cœur joie.
Et moi, avec cette mauvaise conseillère à mes côtés, je dois faire face aux médecins allemands qui parlent trop vite, aux médecins thais qui ne parlent pas le même anglais que le mien, aux attentes interminables, aux médicaments donnés sans notice, aux risques de maladie qui courent dans le pays et qui ont pour nom dengue, malaria, grippe aviaire et j’en oublie.
Voilà pour le concret ; mon imagination sans borne fait le reste et me pousse à vérifier 15 fois les dates de péremption et les posologies des médicaments administrés à ma puce, à me demander si la dernière chute n’a pas pu provoquer une hémorragie interne, si le piment ne peut pas brûler l’œsophage ou l’estomac, ou si le petit rhume n’est pas le premier signe de la grippe aviaire. Vous avez envie de rire, vous pouvez. En écrivant cela, je saisis bien le ridicule de mon comportement mais, l’angoisse est là et elle est souvent plus forte que moi.
Des fois, non pas l’envie, mais, la nécessité de rentrer se fait sentir comme si être dans le pays de ma langue maternelle allait tout arranger et la maladie disparaître. Mais je sais bien que c’est faux. Et puis, sans doute à cause de ma fierté mal placée, revenir cela voudrait dire abandonner et ça, cela ne fait pas partie de mon vocabulaire.
Plus que jamais, vivre à l’étranger requiert d’avoir confiance en soi, ne pas avoir peur de ne pas maîtriser (je veux dire, encore moins que d’habitude), accepter que presque tout nous échappe et de pouvoir compter sur son ange gardien…quand celui ci n’est pas en vacances ! Tout un tas de choses que je ne sais pas faire. Et, je constate que le temps et le peu d’expérience n’y changent rien.
Mais il est tard. Je retourne veiller ma coccinelle, le sommeil viendra peut-être. Bonne nuit à tous.
Update: ce post a été écrit samedi dernier mais n'a été publié que ce jour pour cause de virus à combattre. Vio va bien. Pas d'inquiétude, hein? On "keep cool" marmotte et mimi, Ok :-)). Si vous souhaitez avoir plus d'information sur le pourquoi du comment de ce post, merci de consulter les com.